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Philo - Les Repères

Apprenez ou révisez les grands concepts développés tout au long du programme de terminale et construisez ainsi des pistes de réflexion pour les sujets de philosophie du baccalauréat.

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Absolu / Relatif

L'absolu désigne communément ce dont l'existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d'espace, de connaissance, ce qui est dans un état de complétude, de perfection.

Philosophiquement cet absolu désigne ce qui vaut et existe en soi même, qui est inconditionnel et possède en lui-même sa raison d'être, par exemple Dieu.

A l'inverse, ce qui est relatif doit et peut être comparé, relativisé. Le relatif ne peut pas être évalué en soi. Philosophiquement le relatif prend donc le sens d'un être limité, imparfait, qui dépend de conditions concrètes.


Abstrait / Concret

L'abstrait est le résultat d'une abstraction, à savoir d'un opération mentale qui isole par la pensée un élément mal ou non perceptible dans la réalité. Philosophiquement, l'abstraction devient donc une généralisation, où une chose devient un concept tel que l'abstraction montagne peut désigner toutes les montagnes et suppriment les différences non essentielles, les particularités caractéristiques, des différents types de montagnes qui pourraient être observés.L'abstraction est difficile à définir et ne s'explique qu'à partir de la raison.

Le concret, en opposition, se rapporte à la réalité dans sa totalité. Il ne peut provenir que de ce dont nous avons l'expérience via une sensation, une perception, une observation, et se réfère donc toujours au particulier, au singulier.


En Acte / En Puissance

Ce qui est en puissance n'est pas encore en acte. C'est le passage de la puissance à l'acte qui achève un être et le réalise. Cette distinction permet de penser la raison d'être d'un devenir de la nature ou de l'homme.
On peut préciser ces deux termes en distinguant une puissance passive et une puissance active. La puissance passive est une potentialité qui nécessite l'intervention d'un agent extérieur pour se réaliser, pour être en acte. Une puissance active est une potentialité qui se réalisera d'elle-même, sans intervention extérieure. Aristote évoque également le cas d'un Acte Pur : un être ou une substance où rien n'est encore en puissance, tout est en acte. Il s'agit de la conception du Dieu d'Aristote par exemple.


Analyse / Synthèse

L'Analyse implique une décomposition d'une réalité ou d'une chose en ses éléments qui vise à atteindre les principes.
La Synthèse à l'inverse procède du simple au plus complexe qui permet de reconstruire l'ensemble à partir des principes de base dégagés par l'analyse. La synthèse agit ainsi par définition, en combinant les conceptions les plus simples pour accéder à un nouvel élément plus complexe et cohérent.
La Synthèse et l'Analyse sont les deux modes fondamentaux de la connaissance en philosophie et ont été théorisés entre autres par Descartes et Kant.


Cause / Fin

De manière générale et courante, la cause est ce qui produit un effet tandis que la fin est une limite de temps. Philosophiquement cependant la cause est la raison d'une chose ou d'un être tandis que la fin est à la fois un état fini et un but, sens qui est aussi dans le langage courant (une fin en soi).
Aristote a distingué quatre type de causes en reprenant les quatre causes répertoriées par la scolastique : la cause formelle (ce qu'elle représente), la cause matérielle (son support), la cause efficiente (son agent) et la cause finale (son but).


Contingent / Nécessaire / Possible

Ce qui est contingent est ce qui peut exister ou non, indépendamment des lois générales et s'oppose à ce qui est nécessaire c'est à dire qui ne peut pas, ne peut pas être, ne peut pas être autrement. Ce qui est possible est ce qui n'est pas encore réel mais peut exister, se produire.
Ce sont des catégories de la modalité.


Croire / Savoir

La différence fondamentale entre la croyance et le savoir est que la croyance est subjective tandis que le savoir est objectif. On peut donc prouver, vérifier, démontrer un savoir, tandis qu'une croyance est seulement tenue pour vraie et renvoie à une forme d'adhésion, d'assentiment.
Croire peut également supposer l'habitude, l'attente d'une répétition dans des conditions similaires tandis que Savoir se base sur un processus cognitif, un raisonnement et une saisie conceptuelle.
On peut distinguer une croyance de l'ordre de l'opinion (en deçà de la raison), d'une croyance de l'ordre de la foi (au delà de la raison).


Essentiel / Accidentel

Est essentiel, ce qui a trait à l'essence d'une chose, d'un être, ce qui caractérise, différencie, définit, cette chose ou cet être.
A l'inverse, est accidentel ce qui n'est pas essentiel, c'est à dire qui ne se réfère pas à des caractéristiques propres à un être, ou une chose, ce qui peut être ou ne pas être sans affecter la définition de cette chose ou de cet être.
Exemple : il est accidentel qu'un être humain soit brun, ou qu'il soit un homme ou une femme, mais il est essentiel qu'il soit doué de raison selon Aristote.


Expliquer / Comprendre

Expliquer c'est chercher de l'extérieur une cause et un effet, rendre clair et intelligible un fait, un phénomène ou encore tenter d'établir une loi générale à partir d'une série d'observations.
Comprendre c'est, de l'intérieur, accéder au sens et à la signification ou pouvoir se représenter, une chose, un fait. On peut ainsi comprendre une personne en se représentant ce qu'elle nous explique, nous dit etc.
On peut donc expliquer pour faire comprendre. Cependant en philosophie ces deux termes recouvrent une distinction plus fondamentale : expliquer est propre aux sciences de la nature tandis que comprendre est relatif aux sciences de l'esprit autrement dit les sciences humaines.


En fait / En droit

En fait se rapporte à ce qui est effectivement, ce qui est observable, ce qui constitue la réalité tandis que en droit est relatif à ce qui est légal, permis par la loi, et par extension ce qui est légitime sans pour autant être dans la réalité.
Leibniz, Rousseau et Kant entre autres traitent de cette distinction philosophique : Le fait ne peut fonder le droit et le droit apparaît comme un moyen pour rectifier le fait. Le fait n'est pas non plus suffisant à la compréhension qui nécessite l'exercice de la raison et donc la conceptualisation d'une règle à appliquer au fait particulier.


Formel / Matériel

Est formel ce qui est relatif à la forme tandis qu'est matériel ce qui est relatif à la matière, en opposition à la forme (le contenu, ce dont une chose est faite).
Dans une perspective logique on oppose la vérité formelle (l'accord de la pensée avec elle-même) à la vérité matérielle (l'accord de la pensée avec la réalité). Un raisonnement tel que "Tous les oiseaux peuvent voler. La poule est un oiseau. Donc la poule peut voler.", correspond à une forme logique, il sera donc formellement valide bien que la première proposition soit fausse et que le raisonnement ne soit donc matériellement invalide. C'est Kant dans Critique de la Raison Pure qui traite de cela.
Aristote quant à lui postule que la forme est la cause première d'un être, son principe d'unité dont la matière et le substrat ou le sujet.


Genre / Espèce / Individu

De manière commune, un genre désigne ce qu'il y a de plus général et englobe des espèces, qui englobent eux même des individus. Nous avons donc trois termes correspondants à des catégorisations de plus en plus particulières et spécifiques, jusqu'à l'individu qui est étymologiquement "ce qui est indivisible".
Une nuance est apportée dans la philosophie d'Aristote qui définit le genre comme un ensemble de propriétés qu'ont en commun plusieurs êtres mais une espèce subdivisées en sous espèces peut donc être également définie comme un genre et inversement l'espèce peut être considérée comme un genre du point de vue de la sous-espèce qu'elle contient. Le genre le plus général est alors ce qu'Aristote nomme la substance et l'espèce qui ne peut être considérée comme un genre est celle composées d'individus.


Idéal / Réel

Couramment on considère que l'idéal est ce qui devrait être mais ce qui ne peut être que dans la pensée car parfait, un modèle dont on tente de se rapprocher le plus possible (à l'inverse de l'utopie) dans la réalité tandis que le réel est ce qui est, et s'oppose au fictif, à l'imaginaire. Le réel est donc en acte, tandis que l'idéal à une valeur heuristique.


Identité / Egalité / Différence

Etymologiquement, identité signifie "le même", ce qui est identique, identique à soi-même, comme l'on dit égal à soi même. Si tous les êtres humains ne sont pas identiques, il se présentent de manière identique aux yeux de la loi, ce qui justifie alors leur égalité.
L'égalité renvoie à une absence de différence qualitative ou quantitative
La différence est un rapport d'altérité entre des êtres ou des choses qui présentent tout de même des éléments identiques, ce qui permet d'établir la comparaison et d'identifier les éléments différents.


Intuitif / Discursif

Est intuitif ce qui est immédiat, saisi par l'intuition tandis qu'est discursif ce qui résulte ou procède d'un raisonnement. Tandis que l'intuition n'a pas recours à des processus logiques, le discours lui est médiatisé par des concepts, une déduction etc.
En philosophie on distingue en particulier l'intuition sensible de l'intuition intellectuelle.


Légal / Légitime

Légal se dit de ce qui est conforme à la loi tandis que légitime se réfère à un ensemble de valeurs morales, éthiques, religieuses etc. qui ont des qualités requises par la loi mais ne sont pas nécessairement reconnues par elle. Ainsi ce qui est légal n'est pas nécessairement légitime.
La légitimité suppose une justification tandis que la légalité correspond à une simple conformité.


Médiat / Immédiat

Est immédiat ce qui est instantané mais surtout ce qui n'est pas altéré, réfléchi, ou élaboré, ce qui ne passe par aucune médiation (l'intuition par exemple).
Est média ce qui nécessite de passer par une médiation pour s'effectuer, ce qui est en relation avec un autre terme par l'intermédiaire d'un troisième terme.


Objectif / Subjectif

Est objectif ce qui est vrai, universel, indépendamment du sujet connaissant et pensant.

A l'inverse est subjectif ce qui est relatif à un sujet déterminé, ce qui dépend d'une disposition particulière de ce sujet et ne vaut que pour lui.
Ces deux termes souvent opposés qualifient des valeurs, des idées et la philosophie s'interroge en particulier sur la capacité du sujet à prétendre à l'objectivité et à la connaissance d'un objet (notamment sur la question des sciences). En ce sens là, ce qui est objectif est alors rapporté à ce qui est hors de la connaissance, à une réalité subsistant en elle-même et ce qui est subjectif devient toute idée, opinion, connaissance émanant d'un sujet.


Obligation / Contrainte

L'obligation suppose le devoir moral auquel nous sommes tenus de satisfaire mais qui dépend néanmoins de notre volonté. On peut donc se retrouver dans l'obligation de faire quelque chose sans pour autant y satisfaire.
La contrainte suppose au contraire une force qui ne nous laisse pas le choix de faire ou de ne pas faire, force à laquelle nous ne pouvons matériellement pas nous soustraire.

Avec la contrainte vient l'idée de violence, physique ou morale, qui oblige un individu à agir même si cela va à l'encontre de sa volonté. La contrainte relève ainsi de la nécessité et non plus du devoir.


Origine / Fondement

Communément, l'origine est le commencement ou la cause d'un événement, d'un fait et a une valeur temporelle tandis que le fondement se réfère à un support, la base, la raison d'être de quelque chose.
La distinction entre ces deux termes est fondamentale en droit et en politique afin de ne pas confondre ce qui est en fait de ce qui est en droit. Chercher le fondement d'un fait revient alors à en chercher la légitimation tandis qu'en chercher l'origine revient à en chercher la genèse, l'explication.


Persuader / Convaincre

Persuader c'est amener quelqu'un à croire, penser, vouloir, faire quelque chose en faisant appel à ses sentiments. La persuasion relève donc de la séduction, du charme, de la part de l'orateur sur son audience.
Convaincre c'est au contraire argumenter, tenter de provoquer une certitude chez quelqu'un au moyen d'une argumentation, d'une démonstration qui fait appel à la rationalité de la personne que l'on essaye de convaincre.


Ressemblance / Analogie

La ressemblance est le rapprochement de deux êtres ou de deux choses qui présentent une similitude, des caractéristiques communes mais qui ne sont pas identiques ce qui permet de les comparer.
L'analogie établit un rapport et ne se repose pas sur une ressemblance mais sur un rapport de ressemblance ou d'identité. On dira ainsi par analogie qu'un enfant pousse comme une plante, sans pour autant que ces deux éléments soient semblables. Ces deux phénomènes (la pousse de la plante et l'enfant qui grandit) sont cependant analogues si on les rapporte à leurs réalités respectives.


Principe / Conséquence

Un principe est le début, l'origine première d'une chose tandis que les conséquences se déduisent d'un principe.

En logique le principe est donc le point de départ du raisonnement à partir duquel on tire les conséquences telles des suites logiques à ce principe.


En théorie / En pratique

Etymologiquement, la théorie relève de la contemplation, du regard qui se pose sur les choses sans les transformer.

A l'inverse la pratique se réfère à l'action et on peut ainsi mettre en pratique une théorie, c'est à dire l'appliquer à une réalité pour en obtenir des résultats concrets.

Philosophiquement, la théorie est de l'ordre de la connaissance désintéressée en opposition à la pratique qui vise à l'utilité.


Transcendant / Immanent

Transcendant se réfère à ce qui est au-delà, au-dessus d'un référent donné, dans une autre réalité.

Immanent à l'inverse se dit de ce qui est à l'intérieur d'une réalité donnée, une intériorité essentielle comprise dans un être qui ne peut pas s'expliquer par une cause ou un principe externe à cet être.


Universel / Général / Particulier / Singulier

Est universel ce qui vaut et s'étend à tous. S'oppose au particulier.
Est général ce qui vaut et s'étend à une majorité mais admet des exceptions car est issu d'une généralisation. Il y a différents degrés de généralité mais ceux-ci s'opposent toujours au singulier.
Est particulier ce qui ne vaut que pour quelques uns des éléments d'un ensemble. Si une particularité ne vaut que pour un alors on peut l'identifier à la singularité.
Est singulier ce qui ne vaut que pour un. La singularité renvoie à l'isolement d'une caractéristique en particulier qui différencie un élément des autres, qui ne s'applique qu'à lui. S'oppose au général.